Fort de son expérience au sein du secteur pharmaceutique et biotechnologique, BECARV a franchi une étape supplémentaire dans son développement.
Ces experts des procédés de confinement, de stérilité et de bio-décontamination des salles blanches conçoivent et fabriquent désormais aussi des équipements.
Rencontre avec le directeur de cette PME autour de leur pass-box de bio-décontamination, véritable vitrine de leur savoir-faire.
Michaël Jeanty, vous tenez à nous rencontrer avec Mehdi Belmans, notamment en charge de la communication. C’est le signe que vous accordez une grande importance à l’équipe, mais aussi à la visibilité de votre jeune entreprise ?
La notion d’équipe est essentielle pour nous : une dizaine de personnes gravitent autour de ce projet. Nous avons constitué un groupe multidisciplinaire, polyvalent et complémentaire. Tous sont motivés et mobilisés pour la réussite de l’entreprise. Notre particularité, c’est aussi que tous les membres de l’équipe ont déjà travaillé pour le secteur pharmaceutique.
Par ailleurs, nous avons atteint à présent une maturité et un niveau de développement suffisants pour communiquer vers l’extérieur. Becarv repose sur de bonnes bases avec une gamme d’équipements innovants.
Comment est née l’entreprise Becarv ?
Après quelques années d’expérience avec mon père au sein de notre bureau d’études, il nous est apparu opportun de nous positionner comme équipementier, afin d’intégrer dès la conception les améliorations que nous apportions aux systèmes en place chez nos clients. Nous nous concentrons sur les équipements terminaux d’HVAC (chauffage, ventilation, climatisation) et l’automation, principalement pour les salles blanches. Concrètement, il s’agit de pass-box, sas, hottes, isolateurs, flux laminaires, incubateurs, etc.
Chez Becarv, le phénomène est inversé par rapport aux équipementiers traditionnels : des ingénieurs qui partent des problématiques rencontrées par les bureaux d’étude pour produire des équipements innovants.
Qu’est-ce qui vous différencie des autres fabricants ?
Généralement, ce sont des fabricants de matériels qui se sont progressivement ouverts au secteur pharmaceutique. Ces manufacturiers ont donc été contraints de développer des connaissances notamment en matière électronique et d’automation.
Chez Becarv, le phénomène est inversé : des ingénieurs de bureau d’études partent de leurs connaissances pour produire des équipements innovants. Notre réflexion et notre savoir-faire de départ sont des atouts indéniables.
Vous arrivez sur le marché avec une nouvelle approche. Comment avez-vous procédé ?
Nous avons cherché à mettre en oeuvre des solutions innovantes appelées à se développer dans le futur. Notamment en ayant une approche modulaire et d’intégration systématique de nos produits dans des structures de monitoring et de contrôle des zones de production confinées. Nous avons mis au point et développé une série d’équipements. Nous avons réalisé le double de notre objectif en matière de prototype, avec le même budget! Ce résultat a été obtenu grâce à une dynamique très positive qui s’est mise en place, avec une émulation innovante.
A quel résultat concret avez-vous abouti ? Comment votre concept fonctionne-t-il ?
Nous avons commencé par fabriquer un module de ventilation pour aboutir aujourd’hui à des équipements plus complexes tels que le pass-box de bio-décontamination en test dans notre atelier. Ce prototype, c’est une machine globale intégrant toutes les facettes de notre savoir-faire, c’est la vitrine de notre capacité à faire tout le reste. Il regroupe tous nos modules. Chacun d’entre eux a son intelligence, permettant notamment de rapatrier aisément toutes les données vers les réseaux de contrôle du bâtiment.
Cet aspect est capital dans un secteur soumis à de nombreuses exigences telles que la traçabilité, les procédures, le batch record, etc.
Nous avons répondu à beaucoup d’enjeux en termes d’ingénierie : étanchéité, efficacité de cycle, rapidité de montage,…
Votre position actuelle est donc le fruit de travaux de recherche et développement conséquents. Comment une PME peut-elle réussir cette phase ?
C’est là qu’un partenaire financier comme Investsud est essentiel. Une jeune entreprise comme la nôtre doit en effet assumer des dépenses en R&D très élevées. Pour nous, il est aussi important d’être entourés par une structure d’accompagnement expérimentée dans ce type de projet. En termes de réseau et d’image auprès de notre clientèle, l’apport d’Investsud est également précieux. Vous savez, nous rentrons sur le marché avec des équipements coûteux qui valent parfois la capitalisation de l’entreprise ; la présence d’un partenaire financier rassure et renforce notre crédibilité. Nous pouvons aussi compter sur le support du centre de recherches Hennalux.
Comment êtes-vous organisés pour la fabrication de vos pièces ?
Notre plus-value, c’est l’ingénierie. Nous souhaitons donc conserver la maîtrise de l’assemblage. Compte tenu de nos faibles volumes, nous sous-traitons les pièces nécessitant des machines coûteuses telles que les découpeuses, plieuses, etc. Nos plans sont directement intégrés dans ces machines, sans perte d’information. On ne parle jamais de l’interconnexion grandissante entre machines; il convient pourtant d’être bien positionné dans ce domaine pour être fort dans l’économie de demain. Les réseaux machines seront plus puissants que les réseaux sociaux.
Quel est votre marché ?
Ce sont principalement les entreprises équipées de salles blanches. Nous touchons bien-entendu les entreprises pharmaceutiques, mais aussi d’autres secteurs : les biotech., les hôpitaux,… Nous avons déjà quelques belles références parmi les grands groupes pharmaceutiques,… Nous allons d’abord nous efforcer de consolider notre position sur le marché belge dont le potentiel de développement est élevé. Nous cherchons à travailler sur des projets de référence afin de bâtir une réputation qui nous ouvrirait des perspectives internationales.
Pourquoi vous êtes-vous implanté en Wallonie, précisément dans un hall relais du BEP au zoning de Rochefort ?
Nous avons envisagé Bruxelles, Nivelles et Marche-en-Famenne. Nous avons opté pour une certaine discrétion pour notre première phase de développement afin d’arriver sur le marché avec des équipements aboutis. A Rochefort, nous nous trouvons un peu à l’écart des réseaux qui gravitent autour des grandes sociétés pharmaceutiques, tout en gardant une capacité d’intervention rapide chez nos clients. C’est également un bon compromis en termes de déplacement domicile- lieu de travail pour notre personnel.
La Wallonie et le syndrome du « trop petit »…
On souffre trop de l’idée selon laquelle « on est petit ». On nous a tellement souvent répété que nous vivons dans un petit pays que nous sommes formatés. Il existe en Europe et probablement en Wallonie des personnes du niveau des créateurs de Facebook ou Google. Pourquoi dans un autre environnement une idée devient-elle planétaire alors que cette même idée restera confinée en Wallonie ? C’est avant tout une question de mentalité générale. Il faut faire de l’innovation décomplexée ! Une dynamique intéressante se met progressivement en place en Wallonie et je dois avouer que sans aide publique, nous n’aurions pas pu avancer.
Becarv est spécialisée dans les procédés de confinement, de stérilité et de biodécontamination des salles blanches. Dans ses installations de Rochefort, la jeune entreprise conçoit et réalise ses propres équipements basés sur des solutions innovantes et une approche modulaire.
Une dizaine de personnes gravitent autour de ce projet ambitieux qui s’adresse notamment aux grandes entreprises pharmaceutiques.
Contact:
BECARV SA
rue de la Griotte 15 – 5580 ROCHEFORT
+32 84 47 74 13 – info@becarv.be
www.becarv.com