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DWELLING


Un matériau méconnu favorise la créativité dans la construction

Julien Raway a lancé une entreprise de construction de maisons contemporaines en bois basée sur la technologie du CLT. Un pari ambitieux qui ouvre des perspectives nouvelles pour les architectes et leurs clients.

Dwelling est une jeune entreprise qui a la chance de reposer sur des fondations particulièrement solides?

C’est vrai que Philippe Dubon et moi-même disposons d’une belle expérience dans deux entreprises de construction différentes. Nous avons donc une connaissance appréciable du secteur de la construction résidentielle. Après avoir conçu plusieurs centaines de bâtiments traditionnels, nous avons souhaité laisser libre cours aux envies de nos clients ainsi qu’à la créativité des architectes avec le minimum de contraintes possibles.

Cumuler des connaissances techniques à une expérience commerciale, c’est une force pour un jeune entrepreneur?

Ce mix, essentiel, résulte de notre parcours professionnel. La connaissance du marché au niveau commercial, le bagage technique ainsi qu’une expertise du CLT (Cross Laminated Timber) et de sa mise en oeuvre – qui peut varier – sont effectivement des facteurs-clés pour la réussite du projet.

Le CLT, c’est le matériau qui a déclenché le lancement de Dwelling?

Nous avons effectivement découvert ce produit au moment où le marché s’ouvrait en Belgique. Le CLT est un panneau structurel en bois massif multicouche dont les plis ont été assemblés de manière croisée. C’est l’Autriche qui a donné ses lettres de noblesse à ce produit ayant déjà fait ses preuves dans plusieurs pays.

Quels sont les avantages du CLT?

L’atout principal, ce sont les possibilités architecturales qu’il procure. C’est le coeur de notre stratégie. Les demandes de la clientèle ont évolué, avec plus de souhait de créativité. La construction traditionnelle a ses limites. Avec les panneaux CLT, la taille est a priori illimitée : ce sont les impératifs de transport qui réduisent les surfaces à un maximum de 4m sur 20 (!). Cette technique permet des aménagements hors du commun, avec par exemple de grandes surfaces sans poteau.

Voilà qui ravit les architectes, non?

Absolument, car cette technique autorise une grande liberté et s’avère très simple à dessiner. L’architecte est un créateur qui doit aussi prendre en compte la dimension urbanistique : il est préférable qu’il ne soit pas noyé dans les contraintes techniques.

Le CLT présente-t-il d’autres avantages en tant que matériau?

L’intérêt est multiple, et pas seulement sur le plan architectural. Le CLT offre par exemple une résistance mécanique à la traction, à la compression et au cisaillement. Ce matériau est d’une extrême stabilité. Le bois ne bouge en effet que dans le sens des fibres : comme les couches sont croisées, les effets s’atténuent, de sorte que les maisons ne souffrent pas de micro-fissures telles que celles observées dans les constructions traditionnelles durant les premières années.

Qu’en est-il de la résistance au feu?

Elle est très bonne, tellement le matériau est dense. Le lamellé-collé est si massif qu’il ne flambe pas. Il se déforme lentement et progressivement.

Est-ce que le CLT répond à toutes les normes?

Au début de ma carrière, les règles étaient rares. Avec le temps, les normes se sont multipliées dans différents domaines : énergie (PEB, ventilation, étanchéité, isolation…), sécurité, environnement, résistance sismique… Il est très utile de mettre en oeuvre un procédé de construction qui respecte ce cadre en toute simplicité et dispose de tous les agréments techniques et des notes de calcul. C’est de nature à rassurer les architectes et les ingénieurs, et plus globalement le marché.

Que propose réellement Dwelling à sa clientèle?

Nous assurons la construction globale de leur habitation, sur base du système CLT, avec beaucoup de services. Notre métier en tant qu’entrepreneur général, c’est de répondre aux plans proposés par un architecte. Notre clientèle est peu impliquée dans la gestion du projet et sur le terrain. Par contre, elle est plus exigeante dans le suivi du chantier, les finitions, etc. Elle accepte aussi la notion de coûts liés aux services que nous assurons. Ce sont d’ailleurs souvent les personnes actives dans le domaine des services qui comprennent le mieux cette réalité.

Comment êtes-vous organisés au sein de l’entreprise?

Nos ouvriers réalisent la maçonnerie pour les fondations ainsi que la charpente. Les autres aspects sont pris en charge par nos partenaires sous-traitants, notamment pour les techniques spéciales. Il n’est en effet plus possible de développer tous les métiers en interne, les spécialisations s’avérant toujours plus pointues et les normes plus exigeantes.

Le montage est très rapide : quatre jours seulement pour le gros oeuvre contre six semaines en construction classique, sans craindre les intempéries (pluie, gel…) à l’exception des grands vents. Si le coût de la fourniture du produit CLT est plus élevé, le coût de la main d’oeuvre est ainsi réduit.

Et quel est votre rôle personnel?

J’assume principalement la direction opérationnelle, la stratégie marketing et la gestion de chantiers. Philippe est en contact direct avec la clientèle : ses compétences commerciales mais aussi techniques sont essentielles pour expliquer et donner une image qualitative de nos services. C’est important de rassurer les candidats-clients, surtout quand on est une jeune entreprise misant sur un produit peu connu. Nous bénéficions aussi des services à temps partiel d’un directeur financier. Cette formule est idéale car, avec Laurent Franssen, nous pouvons compter sur une personne de haut niveau, avec de l’expérience et une vision extérieure.

Quel est l’apport d’Investsud?

C’est une montée au capital et un financement indispensable dans un métier comme le nôtre. Il est essentiel d’avoir une trésorerie suffisante, surtout pendant les premières années. C’est aussi la présence de Gilles Koestel dans le Conseil d’Administration. Son regard d’ingénieur et d’administrateur d’entreprises constitue une réelle plus-value.

Entreprendre en Wallonie comme vous le faites, c’est naturel ou téméraire?

Pour moi, c’est naturel. Dans la conjoncture actuelle, il faut être courageux mais pas téméraire. A 35 ans, il faut oser investir du capital ; cette décision a été prise en famille, en hypothéquant une partie de notre vie pour réussir un projet. C’est une prise de risque financière, mais aussi en terme d’énergie et de temps. L’entourage doit accepter qu’on se donne à fond. Pourtant, on fait face à nombre de déceptions alors qu’on s’attend à être accueilli et aidé. Je ne suis pas pour un assistanat effréné mais on devrait avoir plus de facilités pour lancer une entreprise.

Vous n’avez pas profité de primes par exemple?

J’ai fait le tour de tous les dossiers de primes. Après une montagne de paperasse, j’ai obtenu 800 euros en 2 ans. Si des aides existent, elles doivent être simples, sans nécessiter le remplissage de quantité de formulaires. Aujourd’hui, je ne m’aventure plus dans la recherche de primes. Par contre, je suis intéressé par la nouvelle mesure fiscale pour l’engagement d’un premier travailleur.

L’entreprise Dwelling – dont l’appellation signifie résidence en anglais – est un constructeur de maisons et de villas contemporaines clés sur porte en bois massif contre-collé CLT (Cross Laminated Timber). La société est basée à Couthuin et active en Belgique, avec une clientèle implantée principalement sur l’axe Namur-Bruxelles et autour de la capitale belge.

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Contact: 
Dwelling sa
Rue Chavée, 20 – 4218 Couthuin
Tél: 04 332 32 32 – info@dwelling.be